Les bombillas sont l’un des outils les plus importants de la consommation de maté. C’est aussi ce qui le différencie du thé ou du café. Elles déterminent l’acte et la manière de le boire, lentement et tout au long de la journée.
C’est aussi la bombilla qui suscite la curiosité de nombreuses personnes. Le plus souvent, la première question que l’on me pose lorsque je bois du maté est la suivante : « Est-ce que c’est une pipe ? À quoi elle sert ? Pourquoi est-ce qu’on en a besoin ? » Aujourd’hui, nous allons donc répondre à toutes les questions relatives à la bombilla dans cet article.
Qu’est-ce qu’une bombilla ?
Une bombilla est un outil traditionnellement utilisé pour boire le maté. Sa conception spécifique permet d’éviter de boire accidentellement les feuilles et les tiges de la yerba mate, ainsi que de se brûler avec de l’eau chaude en buvant.

Que signifie « bombilla » ? Culture et histoire de la bombilla
Bien que certaines cultures boivent le maté sans bombilla, l’utilisation de cet outil est aussi ancienne que la boisson elle-même.
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Les Guaranis appelaient tacuapí ce que nous appelons aujourd’hui bombilla, mais aussi cannes de bambou, matériau qu’ils utilisaient pour fabriquer les bombillas. Pour fabriquer une bombilla, ils choisissaient tout d’abord une canne de bambou d’environ 5 mm de diamètre.
Ensuite, ils la coupaient sous le nœud de la canne pour obtenir une longueur d’environ 20 cm. Le nœud était ensuite perforé plusieurs fois, ce qui permettait à l’eau de passer. Une autre technique consistait à couper entre les nœuds, puis à utiliser un petit fruit creux, qui était perforé et ajusté à une canne. Une troisième consistait à créer un petit filet avec des fibres végétales que l’on plaçait ensuite sur la canne.
Les conquérants espagnols ont compris que la fonction du tacuapí était équivalente à celle d’une pompe à eau et ont commencé à l’appeler bomba. Cependant, en raison de sa forme, le diminutif bombilla a été utilisé et popularisé. Cependant, dans certaines régions du Brésil et du Paraguay, la bomba est toujours le nom utilisé, ainsi que mombilla ou mombillape.
En espagnol, la bombilla est également appelée cañita, diminutif de caña. Caña est le mot espagnol pour canne. L’utilisation des bombillas en canne était si répandue qu’en Argentine, au XIXe siècle, même les bombillas en métal étaient appelées cañitas.

Différente d’une paille en métal, à quoi servent chaque partie d’une bombilla ?
Une bombilla se compose de trois éléments principaux : le bec ou boquilla, le col et le filtre. C’est la principale différence avec une paille métallique classique : il ne s’agit pas d’un simple cylindre de métal dans lequel on boit une gorgée. Ces trois éléments ont des fonctions particulières qui contribuent à rendre le maté agréable.
Le bec de la bombilla : el pico / la boquilla
Le bec (pico en espagnol) ou la boquilla (qui signifie « petite bouche ») de la bombilla est la partie sur laquelle le matero pose ses lèvres pour boire le maté.
Sur les bombillas en bambou, la forme est assez simple et ressemble à l’extrémité d’une paille. Il en va tout autrement des bombillas en métal. À température égale, les bombillas en métal provoquent des brûlures, alors que les bombillas en canne n’en provoquent pas. Cette conductivité thermique plus élevée a nécessité des modifications.
Les artisans qui fabriquent les bombillas utilisent alors un métal plus épais et de meilleure qualité pour le bec. Ils ont commencé à aplatir l’extrémité de la mandibule pour refroidir l’eau, réguler son débit et améliorer l’expérience générale car elle s’adaptait mieux aux lèvres. Ils ont également courbé la bombilla (entre le bec et le cou), afin que le maté puisse être bu sans incliner la tête ou la calebasse de maté.
Le cou de la bombilla : el cuello
Le cou (cuello en espagnol) de la bombilla est le cylindre situé entre le bec et le filtre. Lorsqu’ils sont fabriqués en roseau, ils sont généralement peints à la main, gravés ou décorés de détails en cuir. Ceux en métal sont également souvent décorés de gravures ou d’ajouts d’autres métaux. Ils sont généralement dotés de petits anneaux répartis autour du cou et à la jonction entre le cou et le bec.
Leur fonction, du moins à l’origine, était d’apporter une isolation et une résistance supplémentaires afin qu’on puisse saisir fermement la bombilla et changer la yerba en cas de besoin.

Le filtre : el Filtro / Paletilla
Le bout de la bombilla porte plusieurs noms : noix de coco, égouttoir, petite palette (paletilla), filtre ou séparateur. Son rôle est d’empêcher les tiges et les feuilles de yerba mate de pénétrer dans la bouche du matero.
Il existe différents types de filtres, et nous avons déjà mentionné certains de ceux utilisés dans les bombillas en bambou. Avec le temps, le métal a été largement adopté pour sa résistance – par exemple, de petits filets métalliques ont été utilisés à la place des filets en fibres végétales.
Au milieu du XXe siècle, dans la province de Tucumán, en Argentine, un autre type de filtre a été fabriqué et popularisé : le « coco tucumano » (qui se traduit par « noix de coco de Tucumán »). À l’époque, Tucumán produisait de la canne à sucre, ce qui signifie que le maté sucré était le plus courant. Les bombillas avaient un filtre en forme de bulbe, qui fonctionnait très bien pour ce type de maté.
Cependant, cette bombilla ne convenait pas au maté « amer », car il est essentiel d’utiliser la bombilla presque comme une cuillère pour préparer la boisson. Plus communément appelées paletillas (petites palettes), elles ressemblent à de minuscules palettes de blanchisserie, avec un côté incurvé et l’autre presque plat. Ce type de filtre peut être soudé au goulot, auquel cas il est particulièrement important de le nettoyer soigneusement pour éviter le colmatage et la formation de moisissures. Certains filtres plus récents peuvent être détachés du goulot en les dévissant.
Il existe un autre type de bombilla qui ressemble à une paille en métal avec un ressort flexible sur le fond, et le ressort fait office de filtre. Le ressort peut être retiré pour un nettoyage plus rapide.
Comment choisir une bombilla ? Les élements à prendre en compte
Il y a deux aspects principaux à prendre en compte lors de l’achat d’une bombilla : le matériau et la forme.
La forme dépend entièrement du type de maté que vous souhaitez boire. Les chimarraos ont une bombilla distincte, et nous avons également mentionné celles qui conviennent le mieux à un maté doux et à un maté amer.
En ce qui concerne le matériau, nous nous sommes concentrés dans cet article sur les bombillas en bambou et en métal. Il est déconseillé d’acheter des bombillas en roseau ou même en bois, car elles sont difficiles à nettoyer et sujettes à la formation de moisissures. Nous déconseillons également l’achat de bombillas en verre en raison de leur fragilité.
Les bombillas métalliques sont fabriquées à partir d’une grande variété de matériaux, de combinaisons et de proportions. On peut citer l’or, l’argent, le cuivre, le plomb, l’étain, l’acier inoxydable, le bronze, le fer et l’alpaga. Cependant, elles n’ont pas toutes la même qualité.
Il est déconseillé d’acheter des bombillas en étain ou en fer, car elles absorbent et transmettent la chaleur. En outre, certaines d’entre elles sont recouvertes d’un placage de cyanure de cuivre et d’un placage de nickel. Avec le temps, elles se désagrègent et sont ingérées, ce qui altère le goût du maté mais est également nocif. Nous recommandons d’acheter de l’argent, de l’acier inoxydable et de l’alpaga – ils sont résistants, durables et ne transmettent pas autant de chaleur que les autres.
Tout comme les gourdes de maté, voire plus, les bombillas sont conçues pour durer toute une vie.